
La Nuit du Conte 2021 offre un tableau culturel riche aux petits et aux grands
Moment phare du Festival "Rumeurs urbaines", organisé en partenariat avec "Le mois kréyol" et le Théâtre de Colombes, en région parisienne, la Nuit du conte 2021 a réuni cinq talentueux artistes venus d'Égypte, de la Côte d'Ivoire et de La Réunion. Un tableau culturel riche pour le plaisir d'un public familial.
La bonne humeur est au rendez-vous sur la scène de la grande salle
du Théâtre de Colombes, pour la satisfaction d'un public composé pour près
d'un tiers d'enfants. Pour cette soirée sympathique et drôle, Éric Lauret, le
conteur réunionnais parrain du Festival "Le Mois Kréyol" partenaire
des "Rumeurs urbaines", tout de noir vêtu, est investi en M. Loyal.
Avec lui, son complice, le musicien réunionnais Arno Bazin. Ils sont entourés du merveilleux conteur Ange Grah venu de la Côte d'Ivoire, et de la douce et mystérieuse conteuse et poétesse égyptienne Chirine El Ansary, accompagnée par Yacir Rami, virtuose de l'Oud. Les conteurs aussi captivants et drôles les uns que les autres enchaînent les histoires sous les éclats de rire et les applaudissements. En première partie de soirée les contes adaptés à tout public ont émerveillé petits et grands. Les thèmes sérieux comme la misère, la vieillesse et la mort sont réservés à la deuxième partie de soirée après que les plus jeunes aient quitté la salle avec leurs parents.


Chirine El Ansary, visage baigné de lumière nimbé de cheveux bruns, articule, insiste sur chaque phrase, semblant interroger le public par d'imperceptibles silences comme pour s'assurer que tout le monde suit. Elle raconte. Elle déclame. Captivant son auditoire avec son conte "Larmes de génie". Elle revisite les Mille et une nuits dans une Alexandrie du XXIe siècle où l'on ne cesse de construire. Construire des ponts, pas des logements. Alors, les habitants pauvres s'entassent dans les quartiers déshérités. Là où vit le héros de son conte. Une histoire de génie rythmée par les délicieuses notes de l'Oud de Yacir Rami. "Attention aux vœux que vous faites !" prévient-elle.
Quand Ange Grah emmène le public "Dans la forêt du Banco", petits et grands sont séduits par l'histoire de la petite Tima. Dans son jeu de scène, il intègre le public, les fait chanter, les taquine, tout au long du conte. Les enfants se fascinent pour les animaux qui parlent. Ange Grah saisit toutes les occasions de faire participer le public. Un public qui répond présent. Rires, chants, chorale improvisée, l'aventure de Tima se corse. Jusqu'à ce qu'un malin petit singe, maître es réseaux sociaux, donne la morale de l'histoire "Il ne faut jamais t'éloigner de chez toi". Fabuleux conteur, Ange Grah a enchanté son public.
Éric Lauret use de toute son espièglerie pour conter l'histoire
de Béké, un pêcheur qui espère des heures durant qu'un poisson morde à son
hameçon. Il rentre si souvent bredouille que ses amis finissent par le
surnommer Béké. Car à chaque retour de pêche, ils lui
demandent "la béké ?", expression réunionnaise pour demander
si le poisson a mordu. Et un jour, le pêcheur sent un frétillement au
bout de sa ligne. Tout heureux, il la remonte et trouve au bout "un minuscule
bichique". Quelle déception ! Mais, ô surprise !, le bichique
se met à parler. Et c'est
le début d'une aventure rocambolesque truffée de drôleries et de moqueries.
Embarqué dans son jeu de scène, Éric Lauret
se juche sur sa chaise, mime l'action,
interroge son complice Arno Bazin. Une histoire
pleine de rebondissements que le public ponctue d'éclats de rires et d'applaudissements. Mêlant créole réunionnais et français, avec toute sa malice, Éric Lauret conquiert son public.
Entre les contes, Arno Bazin à la guitare, et Yacir Rami à l'Oud, offrent au public de joyeux intermèdes, les faisant chanter d'anciens refrains réunionnais, apportant la touche musicale à une soirée délicieuse.
Rendez-vous pour l'édition 2022 !
