
Bienvenue en Martinique
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Éloignée de Paris par 7 000 kilomètres, la Martinique, également surnommée l"île aux fleurs", est à 2 000 kilomètres de Miami, à 3 150 kilomètres de New York, à 1500 kilomètres de la Guyane et à 440 kilomètres de la côte sud-américaine la plus proche.
Au cœur de l'arc des Caraïbes, la Martinique fait partie de l'archipel des Petites Antilles. Ses côtes sont baignées à l'Ouest par la mer des Caraïbes et à l'Est par l'Océan Atlantique. Ses voisines les plus proches sont Sainte-Lucie à plus de 40 kilomètres au Sud et la Dominique à seulement 25 kilomètres au Nord. Elles sont si proches qu'il est possible de les apercevoir au loin par beau temps.
Les villes
La Martinique est divisée en 34 communes. Son chef-lieu est Fort-de-France, et l'on peut découvrir l'univers des villes en cliquant sur leurs liens...
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Géographie
D'une superficie d'environ 1100 kilomètres carrés, la Martinique s'étire sur 80 kilomètres de long du Nord au Sud et 39 kilomètres dans sa plus grande largeur. Son sommet le plus haut, la tristement célèbre montagne Pelée, culmine à 1397 mètres d'altitude et occupe la partie Nord de l'île.
Cette île d'origine volcanique présente, au Nord, un relief accidenté couvert de forêts luxuriantes, sillonnées de rivières et de cascades. Le centre de la Martinique se compose essentiellement de la plaine du Lamentin, vaste plateau parsemé de mornes, qui débouche sur des reliefs plus doux se terminant par de nombreuses anses et de larges baies au Sud.
La côte Est, ou côte-au-vent, baignée par l'océan Atlantique, est directement exposée aux vents alizés et à la houle atlantique venant du large. La partie Nord qui va de Grand'Rivière à Sainte-Marie est essentiellement faite de falaises avec très peu de mouillage et d'accès à la mer. La côte devient moins abrupte entre Sainte-Marie et La Trinité très propice à la baignade. Mais au large, les fonds atteignent vite 60 mètres de profondeur formant un plateau sur plusieurs milles. La frange de récifs coralliens ou cayes comme on les appelle aux Antilles, qui suit la côte depuis la pointe de la Caravelle jusqu'au Sud de l'île, sont un vrai danger pour la navigation.
La côte sous-le-vent ou côte caraïbe est, en revanche, escarpée et bordée de fonds marins verticaux très profonds peu dangereux pour la navigation à l'exception de quelques cayes dans le Sud entre le Diamant et Le Marin.
Comme le reste des petites Antilles, la Martinique est soumise au risque sismique.

Climat
Le climat est relativement doux en Martinique. La température oscille entre 25 et 30°C toute l'année, avec une moyenne à 26°C. Venant d'Est et du Nord-Est, les vents alizés rafraîchissent régulièrement l'île. Deux saisons se distinguent : une période sèche appelée "carême" (novembre à juillet, et une période pluvieuse appelée "hivernage" (juin à octobre).
Ces conditions climatiques tropicales offrent à la Martinique une végétation luxuriante : forêts tropicales, fourrés, savanes, innombrables espèces d'arbres, de fruits, de plantes et de fleurs, et une mangrove avec de magnifiques palétuviers.
La faune martiniquaise est relativement riche d'oiseaux, de poissons et de crustacés. Elle compte également de petits lézards, les mabouyas et les anolis, des iguanes et des serpents trigonocéphales spécifiques à l'île. On trouve également le manicou, un petit mammifère endémique de l'espèce des marsupiaux. La mangouste, elle, a été introduite par l'homme pour combattre les serpents.
La période cyclonique va d'août à septembre mais ils peuvent parfois surprendre bien plus tard. Aujourd'hui, les services de la météo repèrent les cyclones très tôt, au moment de leur formation.

Un peu d'histoire
Premières occupations
Les premières traces amérindiennes en Martinique remontent au 1er siècle. Les premiers occupants sont les Arawaks bien que cette dénomination s'applique à de nombreux peuples d'Amazonie dont les Caraïbes. Les découvertes archéologiques les localisent principalement sur les rampes de la Montagne Pelée. L'éruption de l'an 295 semble avoir stoppé l'occupation de l'île pour un temps, mais les sites archéologiques du Sud de la Martinique révèlent la présence des Arawaks vers l'an 400 et des Caraïbes vers l'an 600.
La découverte de la Martinique par les Européens est attribuée à Christophe Colomb le 15 juin 1502, lors de son quatrième voyage. Cependant, l'île figure sur la carte de Juan de la Cosa datée de 1500 et sur celle d'Alberto Cantino de 1502 sur laquelle elle figure sous le nom de Ioüanacéra ou Joanacaera signifiant "île aux iguanes". Cette cartographie confirme que l'île est déjà connue des Européens avant Christophe Colomb.
Selon Pierre Martyr d'Anghiera, c'est lors de son passage à Hispaniola au cours de son deuxième voyage que Christophe Colomb entend les Arawaks parler de l'île qu'ils nomment Matinino signifiant "l'île aux femmes". Christophe Colomb ayant officiellement le monopole des découvertes des nouvelles Indes, adopte le nom de Matinino. Cependant, l'île figure sous le nom de Matininia sur la carte de Johann Ruysch (vers 1507-1508) et sous le nom de Matenino sur une carte anonyme. Sur celle du Français Nicolas Desliens de 1541, l'île porte le nom de Matinina. Dans la cartographie italienne, l'île se nomme Madinina.

Au 17e siècle, entre la grande renommée en France de l'île de
Saint-Martin et le voisinage de l'île de la Dominique, par analogie, le nom de
Matinina devient la Martinique.
Lors de son quatrième voyage, Christophe Colomb fait une brève escale dans l'île alors occupée par les Caraïbes. Dès lors, la Martinique sert d'escale de ravitaillement aux navigateurs qui l'accostent.
La colonisation
Le 15 septembre 1635, le flibustier français Pierre Belain d'Esnambuc débarque à Saint-Pierre avec 150 colons français chassés de l'île Saint-Christophe et implante la première colonie au nom du roi Louis XIII, pour le compte de la Compagnie des îles de l'Amérique.
Ils bâtissent le Fort Saint-Pierre, l'actuelle ville de Saint-Pierre, premier établissement français de Martinique. Fort-Royal, l'actuelle Fort-de-France, est fondée par la suite par les gouverneurs De Baas et Blenac.
Sur une commande de la Compagnie des îles de l'Amérique, Daniel Trézel, marchand hollandais de Rouen, installe en 1640 le premier moulin à sucre de Martinique. En 1650, après la faillite de la Compagnie des îles de l'Amérique qu'il rachète à bon prix, le gouverneur du Parquet, Jacques Dyel exploite cet apport.
L'installation des colons Français ne se fait pas sans heurts. D'incessants conflits se produisent avec les autochtones. En 1658, malgré un accord de paix signé en 1657, une nouvelle guerre éclate et se termine par l'extermination des Caraïbes. Les quelques survivants se réfugient dans les îles voisines de Saint-Vincent et de la Dominique. De là, ils mènent des expéditions punitives contre les colons. Avec l'acculturation, les derniers indiens Caraïbes restés en Martinique se fondent dans la population locale.

Dès lors, la colonisation française s'étend dans l'île, sous l'impulsion de Pierre Dubuc de Rivery qui fonde une dynastie de planteurs de sucre. Il crée une milice dans le bourg de Trinité pour repousser les Caraïbes, et, en 1671, il reçoit pour récompense des concessions allant de la presqu'île de la Caravelle au bourg de Trinité. Sept sucreries y seront construites. A cette époque, l'île cultive surout du tabac sur des petites plantations appartenant aux petits colons blancs. La canne à sucre est peu développée.
En Europe, le 17e siècle est marqué par les conflits des grandes puissances
coloniales, et la Caraïbe est le théâtre de nombreux affrontements. La paix
anglo-néerlandaise à peine signée, la flotte hollandaise attaque la Martinique
le 19 juillet 1674.
Les Hollandais parviennent à débarquer mais sont vaincus à la bataille de Fort-Royal également appelée Bataille du rhum. Cette débâcle et la victoire française dans la guerre de Hollande signent la fin de l'expansion coloniale américaine des Hollandais.
La lutte oppose désormais Français et Britanniques avec leurs répercussions aux Antilles. C'est le cas de la guerre de Sept Ans qui vaudra à la France la perte de nombreuses possessions au profit de la Grande-Bretagne. Ainsi, la Martinique devient brièvement possession britannique à deux reprises, pour devenir définitivement française après 1816. Au 19e siècle, après l'indépendance de Saint-Domingue (Haïti et la République dominicaine), principale colonie française au 18e siècle, l'activité économique de la Martinique entame son essor. La prospérité de Saint-Pierre, capitale martiniquaise et principale ville des Antilles au 19e siècle, est brutalement anéantie par l'éruption volcanique de la montagne Pelée le 8 mai 1902. Cette éruption, la plus meurtrière du 20e siècle, marque profondément la Martinique.

Le 8 mai 1902, à 7h52, une violente explosion se produit dans le cratère de l'étang Sec. Se forme alors une nuée ardente qui déferle à plus de 500 kilomètres/heure sur la ville et la détruit en moins de deux minutes, brûlant tous les bateaux ancrés dans la rade. Elle finit par s'arrêter à 1500 mètres du rivage, au milieu de la rade. Tous les habitants de Saint-Pierre et de ses environs sont tués. La nuée ardente fait 30 000 morts et un survivant, un prisonnier protégé par les épais murs de son cachot. Quelques semaines plus tard, le 30 août, alors qu'un géologue venu de Paris avait prévenu du danger d'une nouvelle éruption, une autre nuée ardente tue 1 300 personnes au Morne Rouge.
Au début de la colonisation, les productions de l'île sont très rentables, notamment le tabac de Martinique, très prisé. Mais, la crise du tabac de la seconde moitié du 17e siècle ruine les premiers planteurs qui se tournent vers la canne à sucre. Si pour cultiver le tabac ou l'indigo les engagés suffisent, la canne à sucre, elle, requiert plus de main d'œuvre. L'esclavage est avancée comme la seule solution.
L'esclavage
En 1638, l'administration refuse l'approvisionnement en esclaves depuis l'Afrique. Commence alors le trafic d'esclaves organisé par les Hollandais qui enlèvent les esclaves des autres îles pour les revendre. Avec des débuts infructueux, la culture de la canne à sucre prendra dix ans pour s'implanter en Martinique. En effet, l'île compte peu d'esclaves d'Afrique faute de filière pour la traite négrière, alors pratiquée à petite échelle seulement par les Hollandais. La canne à sucre requiert de grandes propriétés et de robustes esclaves jeunes, cependant vite épuisés par le travail intensif de la coupe et du transport de la canne. Leur courte espérance de vie oblige un remplacement régulier.
Quand entre 1671 et 1674, Louis XIV supprime le monopole de la traite négrière de la Compagnie des Indes occidentales pour favoriser la production du sucre, le nombre d'esclaves explose en Martinique. A la dissolution de la Compagnie des Indes occidentales en 1674, la Guadeloupe et la Martinique passent sous l'autorité directe du roi, qui pousse la culture de la très rentable canne à sucre en accordant des terres à des officiers supérieurs en Martinique où la production de sucre est alors encore trop faible. La Compagnie du Sénégal, puis la Compagnie de Guinée qui lui succède en 1700, instaure la traite négrière à grande échelle.
L'investissement massif et simultané des Français et des anglais dans le commerce triangulaire fait flamber le prix des esclaves, créant de nouvelles filières.

Les ports français de Nantes et Bordeaux se développent grâce à la traite des Noirs, faisant baisser le coût du transport des esclaves au profit des planteurs. Les comptoirs se multiplient sur les côtes africaines. Dans les 25 années qui suivent la création de la Compagnie du Sénégal, le nombre d'esclaves est multiplié par six en Martinique. Parallèlement, la spéculation sur les terres pénalise les blancs les moins fortunés, ruinés par la ferme du tabac créé par Louis XIV en 1674 qui entraîne l'effondrement du tabac français au profit du tabac de Virginie.

Le premier client de la Compagnie du Sénégal est le plus riche planteur de la Martinique, le capitaine Charles François d'Angennes, marquis de Maintenon, gouverneur de Marie-Galante depuis 1678. En 1680, le roi précipite l'évolution de la filière sucrière en octroyant terres et titres de noblesse à tout planteur propriétaire de plus de cent esclaves, comme, Nicolas de Gabaret, qui devient gouverneur de la Martinique en 1689, et associé de Charles François d'Angennes dans la raffinerie de Mouillage. Dès 1680, le nombre d'esclave est multiplié par cinq. Entre 1674 et 1692, le nombre de sucreries double. Saint-Pierre de la Martinique devient la capitale des Antilles françaises. Plus résistants, les plus jeunes esclaves sont réservés à l'élite des planteurs nobles.
Dans l'Hexagone, le Code noir préparé par Colbert qui meurt deux ans avant son édiction par Louis XIV, en 1685, durcit la vie des esclaves conditionnés par la violence et les règles de restriction extrêmes dans le but d'une meilleure rentabilité, limitant le métissage et réglementant la torture.
Sous la Révolution
À la veille de la Révolution française, en 1788, la Société des amis des Noirs peine à obtenir l'abolition de l'esclavage auprès de la Constituante. La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et la constitution de 1791 tolèrent l'esclavage. La Martinique se déchire entre les révolutionnaires soutenus par les Pierrotins, habitants de Saint-Pierre, et les békés, grands planteurs blancs, royalistes.
En août 1791, dans le Nord de Saint-Domingue (Haïti), les esclaves se révoltent. Le 4 avril 1792, l'assemblée législative française élève au rang de citoyen tout homme de couleur libre et envoie le commissaire Rochambeau en Martinique pour faire appliquer cette loi. L'Assemblée de la Martinique, devenue l'Assemblée Constituante de la Martinique, accepte de promulguer cette loi, mais refuse de laisser débarquer Rochambeau et ses hommes.
Quand la Martinique proclame sa fidélité au roi, les révolutionnaires fuient à la Dominique. Chargé par la Convention
d'instaurer la jeune République en Martinique, le capitaine de vaisseau
Lacrosse débarque fin 1792. Et c'est la guerre civile. Pierre Dubuc
de Rivery, leader des royalistes martiniquais se rend à Londres. A
sainte-Lucie, Lacrosse rallie les hommes de couleurs libres à la Révolution.
L'Assemblée de la Martinique reconnait la République le 9 janvier 1793, le gouverneur Béhague et les royalistes s'enfuient. Le roi est guillotiné le 21 janvier. Nommé gouverneur de Martinique, Rochambeau s'installe à Fort-Royal, rebaptisée Fort-République et dissout l'Assemblée coloniale.

Le 29 août 1793, l'abolition de l'esclavage à Saint-Domingue (Haïti) est proclamée. La Convention abolit l'esclavage par le décret de Pluviôse du 4 février 1794. Deux jours après, la flotte britannique bloque la Martinique. Rochambeau soutient un siège de 43 jours. Saint-Pierre est prise par les Britanniques le 16 février, avant que le décret de Pluviôse n'entre en application. Et les colons royalistes menés par Pierre Dubuc de Rivery signent le Traité de Whitehall avec les Britanniques le 19 février.
Le 21 mars 1794, la couronne britannique domine l'île. L'esclavage est maintenu et l'ordre établi en échange de la très lucrative fiscalité sur le sucre. Ce pacte avec les Britanniques dure de 1794 à 1802.
Sous l'Empire

La Martinique redevient française le 25 mars 1802 par la Paix d'Amiens et le Premier consul Napoléon maintient l'esclavage par la Loi du 20 mai 1802. Les mariages mixtes sont annulés, le Code noir réappliqué, et l'arrêté du 17 juillet 1802 retire la citoyenneté aux noirs et gens de couleurs.
La Paix d'Amiens rompue dès 1803, la flotte britannique s'empare de Sainte-Lucie et de Tobago, impose un blocus à la Martinique mais échoue dans son attaque de novembre 1803. Les Anglais prennent le rocher du Diamant qu'ils fortifient. En 1805, le rocher est repris par les Français avec l'aide de l'amiral espagnol Gravina. C'est la bataille du Rocher du Diamant.
Avec le renfort de la flotte de l'amiral Nelson, le rocher du Diamant redevient anglais et, début 1809, la Martinique capitule. L'année suivante, c'est la Guadeloupe qui tombe aux mains des Anglais. Les Britanniques maintiennent l'esclavage mais bloquent l'exportation du sucre jusqu'en 1813. Les révoltes d'esclaves sont durement réprimées. Napoléon vaincu, la France récupère la Martinique et la Guadeloupe par le Traité de Paris du 30 mai 1814, mais Tobago et Sainte-Lucie restent anglaises.
Le 11 janvier 1839, un tremblement de terre majeur et un incendie ravagent Fort-de-France, et le 8 février 1843, un fort séisme cause de gros dégâts.
L'abolition de l'esclavage
Après une abolition ratée sous la Révolution, le 27 avril 1848 Victor Schœlcher, alors sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies de la Seconde République, signe le décret abolissant définitivement l'esclavage. Avant que l'information ne parvienne en Martinique, les esclaves se révoltent le 22 mai et obtiennent leur émancipation du gouverneur Louis de Rostoland le 23 mai. En 1848, à la veille de l'abolition, la Martinique compte 121 130 habitants, dont 9 542 blancs, 38 729 affranchis et 72 859 esclaves.
Dans la seconde moitié du 19e siècle, la Martinique voit arriver de nouveaux migrants. Après l'abolition de l'esclavage, les planteurs font appel à des engagés. Ainsi arrivent 37 008 engagés sous contrat pour trois dont 25 509 Indiens de Pondichéry, de Madras et de Calcutta, 10 521 Congo (engagés venus d'Afrique) et 978 Chinois en provenance de Canton. Aux chiffres officiels de l'immigration, s'ajoutent 119 Indiens et 6 Chinois venus de la Caraïbe anglaise, et quelques centaines de Madériens et d'Européens.

Le 6 mai 1853 un navire en provenance de Karikal avec à son bord 313 engagés Indiens accoste à Saint-Pierre l'Aurélie. Ces arrivées se succèdent sur 30 ans. Par manque de femme de leur ethnie, les Chinois épousent des créoles, des Congos et des Indiennes. Les unions mixtes entre Indiens et femmes de couleur sont rares. Les Chinois s'intègrent rapidement à la population locale, quittant les champs de cannes pour le commerce. Malgré son passé mouvementé, la Martinique n'a jamais connu de graves tensions inter-ethniques et les communautés vivent en relative harmonie.
La Seconde guerre mondiale
Après juin 1940, le maréchal Pétain nomme l'amiral Georges Robert, Haut-commissaire de la France aux Antilles, pour représenter le régime de Vichy en Martinique. Chargé de représenter Vichy dans la gestion des possessions françaises face aux Britanniques et aux Américains, il obtient d'eux un accord de neutralité pour les Antilles françaises ainsi que des ravitaillements. Il est aussi chargé de protèger les réserves d'or de la Banque de France provisoirement entreposées à Fort-de-France.
L'amiral Robert impose le régime de rigueur et de répression vichyste à l'île et s'accapare le peu de denrées venant des Américains. Le 9 mai 1942, l'Amiral Hoover dénonce l'accord de neutralité et instaure un blocus sur les Antilles françaises, aggravant les conditions de vie des îles. L'absence d'échange avec l'Hexagone entraîne une pénurie générale. C'est la disette. Les produits de première nécessité manquent, remplacés par des productions locales. La mortalité infantile grimpe dramatiquement.
Vichyste zélé, l'amiral Robert affiche son mépris des populations de couleur. Il met tout en œuvre, multipliant les exactions, pour empêcher les Antillais et les Guyanais entrés en Dissidence de rallier la France libre. Cela n'empêchera pourtant pas de nombreux Martiniquais de rejoindre la France libre. A bord de simples barques, les Saintoises, venues de l'archipel des Saintes, haut-lieu de la Dissidence, qui les récupèrent clandestinement sur les côtes de l'île, les Martiniquais gagnent les îles anglaises de la Dominique et de Sainte-Lucie pour rejoindre les troupes du général de Gaulle.
En avril 1943, la population se soulève contre l'administration vichyste autour du Comité Martiniquais de Libération Nationale (CMLN) avec les leaders Victor Sévère et Emmanuel Rimbaud. Le 24 juin, la foule est dans la rue à Fort-de-France aux cris de "Vive la France, Vive de Gaulle". Le 29 juin, la 3e compagnie basée au camp de Balata et placée sous l'autorité du Commandant Tourtet, se mutine et rejoint le mouvement de résistance.
L'Amiral Robert est forcé de quitter l'île en juillet 1943. Le pouvoir
est aussitôt remis entre les mains d'Henri Hoppenot, ambassadeur de la France
combattante à Washington, qui proclame le ralliement de la Martinique à la
France libre le 14 juillet 1943. Louis Ponton devient le nouveau gouverneur de la Martinique. Il est remplacé en 1946 par Georges Orselli, le dernier gouverneur de la Martinique
Intégration et assimilation
La situation des Martiniquais après la guerre est misérable. La loi de départementalisation de 1946, défendue par le jeune député martiniquais Aimé Césaire, proclame l'assimilation des citoyens martiniquais à la nation française, instituant une forme de décolonisation inédite.
Si certains militants anticolonialistes se montrent critiques sur la départementalisation, lui préférant l'indépendance, devant la menace que représentent les États-Unis, d'autres soutiennent le projet. Daniel Guérin dit dans Les Antilles décolonisées : "Certains possédants antillais, blancs ou même mulâtres, ne verraient pas sans déplaisir les États-Unis s'installer aux Antilles où le flot montant des revendications sociales met en danger leurs privilèges".
Ce n'est qu'en 1996 sous la présidence de Jacques Chirac que les Martiniquais obtiennent une égalité de droit complète avec les Français de l'Hexagone et l'accès complet aux mêmes aides sociales. Le SMIC ultramarin est aligné sur celui de l'Hexagone.
Lutte sociale et répression coloniale
Le 20 décembre 1959, un banal accrochage entre un automobiliste hexagonal blanc et un motocycliste martiniquais noir déclenche trois jours d'émeutes à Fort-de-France, connues sous le nom des "Trois Glorieuses", en référence aux trois journées révolutionnaires de Paris en juillet 1830. Ces émeutes font trois victimes, trois jeunes tués par les forces de l'ordre, et ébranlent profondément les Martiniquais. C'est la première grande crise après la départementalisation de 1946.
En mars 1961, les ouvriers agricoles de l'île se mettent en grève pour des augmentations du salaire et de meilleures conditions de travail. Le 24 mars, trois responsables syndicaux sont arrêtés dans la matinée. Devant les protestations, les syndicalistes sont relâchés le soir même, quand les gardes mobiles tirent sans sommation sur la foule devant l'église du Lamentin. Cet épisode, resté dans l'histoire sous le nom de la "fusillade du Lamentin", fait trois morts et de nombreux blessés.
À cette occasion, Georges Gratiant, maire communiste du Lamentin, prononce le célèbre "discours sur les trois tombes" pour dénoncer la répression coloniale. Les 22 et 23 avril 1961, à Paris, est créé le Front antillo-guyanais pour l'autonomie (FAGA) entre autres par Édouard Glissant, Marcel Manville, Albert Béville et Cosnay Marie-Joseph.
Le 14 octobre 1962, des étudiants créent l'Organisation de la Jeunesse Anticolonialiste Martiniquaise (OJAM). Le 23 décembre, le manifeste de l'OJAM est placardé sur les murs de l'île afin de commémorer les émeutes de 1959. Les 18 auteurs de ce manifeste sont arrêtés, emprisonnés à Fresnes et accusés d'atteinte à la sûreté de l'État. Jugés en 1964, ils sont tous acquittés. Dans le même temps, le Bumidom est créé en 1963 pour favoriser l'émigration des habitants des départements d'Outremer vers l'Hexagone.
En 1971, un lycéen est abattu par la police lors de la visite du ministre
Pierre Messmer. Le 14 février 1974, les gardes mobiles hexagonaux attaquent des ouvriers agricoles de la banane en grève à Basse-Pointe, faisant de nombreux blessés par balles et un mort. Deux
jours plus tard, le corps d'un étudiant de 17 ans, tué par les forces de
l'ordre est retrouvé non loin, provoquant de nouvelles manifestations.
Les augmentations de salaires obtenues laissent un goût amer.
Au début des années 1980, des attentats à la bombe contre
des bâtiments de l'État français en Martinique sont revendiqués par l'Alliance
révolutionnaire caraïbe. En 1997, l'indépendantiste Alfred Marie-Jeanne, membre du Mouvement Indépendantiste
Martiniquais (MIM) créé en 1978, est élu député. Depuis 1998, il est président du Conseil
régional de la Martinique. Le MIM est dissout en 2019.
Administration
La Martinique acquiert son statut de département par la loi du 19 mars 1946. Cette région française des Caraïbes a pour chef-lieu Fort-de-France qui fait partie du pôle administratif et économique de l'île, une agglomération qui englobe également les communes voisines de Saint-Joseph, Le Lamentin et Schœlcher, et qui regroupe environ 150 000 administrés.
Fort-de-France abrite la préfecture, quand Le Marin, Saint-Pierre et La Trinité accueillent les trois sous-préfectures. Le Préfet incarne l'autorité de l'État. Le président du Conseil régional et le président du Conseil général représentent les collectivités locales.
Régie par l'article 73 de la Constitution, la Martinique fait partie des six territoires ultramarins français ayant le statut de région ultrapériphérique (RUP) de l'Union européenne avec la Guyane, la Martinique, Mayotte, La Réunion et Saint-Martin depuis la signature du Traité d'Amsterdam en 1997.

La Martinique est représentée au Parlement par quatre députés et deux sénateurs. Région monodépartementale, elle est administrée par un Conseil départemental et un Conseil régional, pour trente-quatre communes. La volonté de coordination et d'efficacité des élus les amènent à former un Congrès réunissant région et département en une Collectivité territoriale. La loi d'orientation sur l'Outremer du 13 décembre 2000 prévoit une possible évolution du statut de département d'Outremer avec une extension des pouvoirs des instances régionales.
Population
Un peu moins de 372 594 habitants composent la société martiniquaise. Sa culture plurielle et son métissage résultent du mode de peuplement de l'île et reflète l'histoire de sa
colonisation par vagues d'immigration successives : Indiens Caraïbes,
Européens, Africains, Indiens, Moyen-orientaux et Asiatiques. C'est une population relativement jeune avec environ 130 000 jeunes de moins de 25 ans, soit près de 33% de la population totale. 66.77 % de la population est âgée de 15 à 64 ans dont 139 106 hommes et 140 291 femmes. Et 10.13 % d'entre eux ont 65 ans et plus dont
18 893 hommes et 23 495 femmes.
La population est composée de 90 % de
Martiniquais de type africain et métisse, 5 % de type caucasien, 5% de type
indien et asiatique. Les indiens Caraïbes, premiers natifs de
l'île, ont complètement disparus ou se sont tellement acculturés qu'ils n'existent plus en tant que groupe ethnique distinct.
Environ un quart de la population vit à Fort-de- France, le chef-lieu.
Son héritage d'artisanat, sa littérature riche d'écrivains de renom et de grands poètes, la musique et la danse, l'art de vivre et la gastronomie font de la Martinique une terre de tradition et de culture. En Martinique, les confessions religieuses sont très nombreuses, mais le catholicisme domine.
La langue officielle est le français, mais tous les Martiniquais parlent le créole, langue née de la rencontre entre le vieux français, l'anglais, les dialectes africains, et enrichi de quelques termes amérindiens.

Économie
En 2019, le taux de chômage de la Martinique est de 18 % de la population active quand la moyenne nationale atteint son plus bas depuis dix ans avec 8,8 % (source Insee, 2019). L'emploi reste une réelle préoccupation, avec 60 % des moins de 25 ans au chômage.
L'île bénéficie de fonds structurels de l'État français et de l'Union européenne pour pallier son retard économique par rapport aux principales régions de France.
La
politique de développement de la Martinique repose un point crucial. En effet, l'exportation massive de produits agricoles,
notamment le sucre et la banane, est remise en cause par la fin des
politiques protectionnistes imposées par l'OMC. Cette situation est
aggravée par l'impact sur l'environnement du chlordécone, pesticide
utilisé contre un parasite de la banane, qui a rendu une grande
partie des productions agricoles locales impropre à la consommation, interdit la consommation de la langouste et de certaines
espèces de poissons dans les zones contaminées et continue de polluer
les cours d'eau.
En tenant compte de la concurrence des pays voisins dotés d'atouts naturels similaires, de nouveaux axes sont à développer, comme le tourisme, mis en avant depuis quelques décennies.
Tourisme
Ciel bleu, soleil, mer, plages de sable blanc, ou de sable volcanique... jardins, plaine, mornes, volcan, montagnes, forêt luxuriante, mangrove, îlets, villages authentiques, la Martinique a tous les atouts séducteurs de l'île paradisiaque. Mais derrière cette image de carte postale, il y a une population, une économie, un mode de vie, que les Martiniquais ont plaisir à partager et à faire découvrir.

Par sa propension naturelle à marier les contraires comme l'immensité d'une mer bleue azur et le profond vert forestier des 400 hectares de la Réserve naturelle nationale de la presqu'île de la Caravelle, le doux et le piquant du sucre et du rhum, le frais et le chaud de la pluie et du soleil, la douceur et la fureur de la brise et des cyclones, la Martinique charme tous les sens.
Ce mariage se retrouve autant dans le métissage de la population que dans la gastronomie martiniquaise pleine de saveurs gustatives nouvelles comme d'antan. Impossible de rester insensible aux charmes de ce bout de France, tant la réalité antillaise fascine, bouleverse et captive.
La Martinique, "île courage", résiste aussi bien aux cyclones qu'aux tremblements de terre. Et après les catastrophes, n'oublie pas, mais se relève toujours, démontrant que la Martinique est, et restera, une île pleine de vie, une île « doubout » !.

L'année touristique martiniquaise de 2018 livre un bilan mitigé. En 2018, pas moins de seize critères ont été soumis au jugement des touristes de séjour qui considèrent majoritairement les prestations globalement moyennes en Martinique.
L'hébergement recueille 55,5 % de très satisfaits, contre 45 % en 2017. La restauration, 40 % de très satisfaits contre 45 % en 2017. Le prix global du voyage recueille seulement 34,8 % de visiteurs très satisfaits contre 42 % en 2017.
Comme en 2017, les excursions, le shopping et la vie nocturne ont été moins appréciés recueillant moins de 20 % de très satisfaits.
En 2018, le tourisme de séjour rapporte moins qu'en 2017, avec plus de 421 millions d'euros dépensés sur le territoire, 17,2 millions d'euros pour les croisiéristes, et 12,3 millions d'euros dépensés par les plaisanciers en Martinique.

Infos pratiques
Monnaie - Banque : l'Euro
Langue : Le français et le créole sont parlés partout dans l'île. L'anglais est relativement bien répandu.
Décalage horaire avec Paris : - 5h en hiver et - 6h en été
Téléphone : pour joindre la Martinique depuis l'étranger, composer le 00-596 suivi des six chiffres du correspondant. Depuis l'Hexagone, composer directement le 05-96 suivi des six chiffres du numéro fixe, et pour les portables adopter le même procédé en commençant par 06-96.
Sécurité : La Martinique est une région française soumise aux normes européennes.
Électricité : 220 volts 50 hertz. Les prises sont identiques à celles que l'on trouve en France hexagonale.
La poste : tous les villages disposent d'un bureau de poste.
- Les bureaux ferment généralement vers 16h. Ils ouvrent le samedi matin..
- Le tarif d'affranchissement est identique à celui de l'Hexagone pour les plis à destination de la France (jusqu'à 20 g). Les timbres se vendent dans les bureaux de poste, et dans les boutiques de souvenirs.
Comment s'y rendre : une dizaine de compagnies aériennes desservent la Martinique.
Il y a environ 8 heures de vol entre l'Europe et Fort-de-France et 5 heures au départ de l'Amérique du Nord.
Hébergement : La Martinique propose un large éventail d'hébergements : hôtels de 2 à 5 étoiles, villages-vacances, résidences de tourisme, meublés, gîtes ruraux, etc.
Formalités : Une carte d'identité ou un passeport en cours de validité est requis pour les ressortissants de l'Union européenne. Le passeport est obligatoire pour tout autre pays.
Santé : Aucune vaccination n'est nécessaire. Les établissements de santé fonctionnent selon le système de santé français.
Animaux domestiques :
Pour des questions précises, contacter la Direction des Services Vétérinaires au 05 96 64 89 64 ou 05 96 51 07 07.
Un passeport : tout animal doit obligatoirement détenir un passeport européen, fourni et rempli par un vétérinaire habilité par les autorités du pays de provenance.
Une puce électronique : il est aussi exigé une identification par micropuce, le tatouage est facultatif. Le numéro de la puce doit être retranscrit sur le passeport européen.
Vaccin obligatoire contre la rage : tous les vaccins de l'animal doivent être à jour. La vaccination anti-rabique est obligatoire pour tous les chiens et les chats voyageant en dehors du territoire français. L'animal doit être âgé d'au moins 6 mois. à la date du voyage. La vaccination doit être effectuée entre 21 jours minimum et 1 an maximum avant cette date.
Un certificat de bonne santé : il doit être réalisé par un vétérinaire habilité et doit dater de moins de 5 jours avant le départ.
Traitement anti-parasitaire : le traitement contre les tiques et l'échinococcose n'est pas obligatoire pour la Martinique, mais si vous devez transiter par un autre pays, il est souhaitable de le faire au minimum 24h avant le départ.
Réserver son billet d'avion : qu'il voyage en soute ou en cabine, il est impératif de signaler la présence de l'animal dès la réservation de son billet d'avion.
Voyage en cabine : certaines compagnies aériennes acceptent un animal en cabine si celui-ci pèse moins de 8 kg (caisse de transport inclus). Se renseigner auprès de votre compagnie lors de votre réservation de billet.
Voyage en soute : les chats et les chiens de plus de 8 kg et moins de 75 kg (caisse de transport inclus) doivent obligatoirement voyager en soute.
Enseignement
La Martinique compte 151 écoles maternelles, 180 écoles primaires, 47 collèges et 43 lycées.
L'enseignement supérieur est dispensé par le pôle martiniquais de l'Université des Antilles-Guyane (UAG), une faculté de Droit et d'économie, une faculté de Lettres et sciences humaines, une faculté de Médecine, un IUT, une école supérieure du professorat et des écoles (ESPE), un institut d'études judiciaires (IEJ), et un institut de préparation à l'administration générale (IPAG).
Le rectorat de l'académie de Martinique est réparti sur deux sites :
- Site de Terreville : Les Hauts de Terreville, 97279 Schoelcher Cedex, tél : 05 96 52 25 00. Ouvert en semaine tous les matins : de 8h30 à 12h et également l'après-midi les lundi et jeudi de 14h30 à 16h30.
- Site du pôle technologique de Kerlys : 5 rue Saint Christophe, 97200 Fort-de-France, tél : 05 96 59 99 00